Les Parcours
Les coups des coeur de Pierre Yovanovitch
© Alessio Boni
Parallaxe

© Grégoire Avenel / agence Coolhuntparis
Light Leak de Claire Luna

© Michaël Huard
Les coups de cœur de Pierre Yovanovitch
Pierre Yovanovitch a fondé en 2001 son agence de décoration et d’architecture d’intérieur, marquée par une esthétique haute couture et très attachée à l’artisanat d’art et d’excellence, aux savoir-faire d’exception et au « made-in-France ». Il dirige une équipe de plus de 120 collaborateurs à Paris et New York et travaille sur des projets internationaux : résidences privées, hôtels et restaurants, scénographies de projets artistiques pour des institutions culturelles. En 2019, il publie sa première monographie chez Rizzoli et figure chaque année sur les listes des prestigieux magazines américains Architectural Digest et Elle Decor.
«Dessiner m’aide à créer. Le premier coup de crayon matérialise l’amorce de l’idée et le champ des possibles.
Puis, en se précisant, le trait donne l’intention à mes équipes et aux artisans avec lesquels j’aime travailler. J’espère et j’attends d’eux qu’ils puissent dès l’esquisse anticiper avec moi les étapes à suivre : le développement des détails, la transcription technique, le choix des matériaux et des couleurs, la construction, la fabrication. Le dessin est ce lien narratif entre le concept et sa concrétisation. Entre la pensée et le réel.
Au-delà du rôle fonctionnel du dessin dans ma pratique quotidienne, je suis aussi très sensible à la portée artistique de ce moyen d’expression. J’en admire la poésie, l’audace et la force mais aussi parfois l’humilité.»
Pierre Yovanovitch
Architecte
© Alessio Boni
Rodion Kitaev, From the series La Bête de Gévaudan, 2023 Acrylique, encre, marqueur, crayon, papier, 29,7 x 42 cm, Courtoisie de l'artiste et de la galerie Iragui
Mbaye Diop, Sans titre, 2024, pastel à l’huile et graphite sur papier, 50 x 70 cm, courtoisie de l’artiste et de la galerie Selebe Yoon
Roméo Mivekannin, Agoodjie de face Femme du Dahomey, 2021, lavis sur papier, 114 x 90 cm, courtoisie de l'artiste et de la galetrie Eric Dupont
Greta Schödl, Sans titre, Encre de chine, feuilles d’or, encres, pastels et pages de livres anciens sur papyrus, 26 x 20 cm
Joris Van Moortel, Satan in all his glory (après W. Blake), 2023-2024 Aquarelle et gouache sur papier 100% coton, protection UV, encadrement avec arthglass AR70 anti-reflet, cadre en bois (32 x 42 cm) et cadre de l’artiste en résine acrylique (45 x 55 x 5 cm), 57 x 47 x 5,5 cm © We Document Art, courtoisie de l’artiste et de la galerie
Nina Mae Fowler, Paula (Sweet Charity), 2023, Fusain sur papier, perles baroques, chaine, verre-miroir, 53 x 29 x 3 cm
Nina Mae Fowler, Sidney (The Slender Thread), 2023, Fusain sur papier, perles baroques, chaine, verre-miroir, 53 x 29 x 3 cm
Noemi Conan, Job thief, peinture et acrylique et pigment sur papier, 180 x 150 cm, courtoisie de l'artiste
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Parallaxe
Parallaxe, une sélection de Joana P.R. Neves (Directrice artistique de la foire), Claudine Grammont (Cheffe du cabinet d’art graphique Centre Pompidou) et Elsy Lahner (Curatrice pour l’art contemporain à l’Albertina de Vienne), propose une expérience immersive, où le dessin ne se dévoile qu’à travers un regard neuf sur des œuvres qui, au premier abord, échappent à la définition classique du dessin.
La parallaxe est l’impact du changement de position de l’observateur, sur l’observation d’un objet.
Au fil du temps, nous changeons de perspective sur l’histoire, ce qui non seulement donne plus de couleur au passé, mais aussi au présent, et éventuellement au futur. Bien plus qu’une incursion dans le passé, le parcours révèle le caractère exceptionnel ou paradigmatique de certaines propositions contemporaines. Il propose ainsi au visiteur un regard singulier sur des pratiques particulièrement novatrices et méritant une mise en contexte.
Alireza Shojaian, La porte du Paradis (Sharok & Arthur), 2025 Acrylique et crayon de couleur sur bois 120 x 95 cm Oeuvre unique
VOID, Smell like filter coffee and cigaret, 2024, impression à encre pigmentaire, phonautogramme (noir de fumé, son gravé) sur papier Hahnemüle, 80,5,57 cm
Lise Duclaux, Les Plantes ont des choses à dire, 2023, installation avec 3 dessins encadrés crayon et peinture sur papier et 6 impressions riso sur papier coloré, dessins: 29,7 x 20 cm / prints: 42 x 30 cm
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Light Leak de Claire Luna
« Ce que j’aime dans light leak, c’est que là où certain·es y voient une fuite, moi j’y perçois une entrée de lumière – effrontée, voire un accident nécessaire dans la nuit que nous traversons. Plutôt qu’une perte, light leak devient un passage, une ouverture, un éclat qui transperce l’obscurité. Comme une infiltration lumineuse, presque un acte de résistance face à l’ombre et à l’oubli.
Il y a là une lumière qui s’impose, qui transgresse les cadres, le papier ou les boîtiers, qui refuse de se laisser contenir ou de rester à la place qu’on lui a donnée. Elle s’infiltre, se fraye un chemin ou déborde. Elle évoque l’apparition ou la révélation, comme dans le religieux. Light leak fait aussi écho à ce qui, dans la mémoire, ou l’histoire, resurgit malgré l’effacement ou la disparition forcée — ce qui persiste, ce qui insiste à être vu.
Les failles, les trous noirs, ou ceux laissés béants, sont aussi des lieux d’existence et de passage. La lumière dont il est question ici les traverse, s’y insinue : matérielle ou technique, à l’image du processus photographique que certain·es artistes réinvestissent librement dans leur pratique. Mais surtout métaphorique, comme l’inondation de la joie dans la plaine Mélancolie. »
Claire Luna
Critique d’art et commissaire
d’exposition indépendante
© Michaël Huard